mardi 22 octobre 2013

Changement de décor

Mohammedia fût notre dernière escale sur le continent africain. Ce n’était pas au programme mais Lola (globe-trotteuse belge rencontrée à Gib) nous a fait la surprise de débarquer à Rabat avec son ami Giacomo. Leur but était de rejoindre le Sénégal en traversant l’Afrique. Tous les deux avaient également l’envie de tester un jour la navigation à voile… C’est avec plaisir que nous leur avons proposé de les déposer à Essaouira avec une halte à Mohammedia pour commencer en douceur.
L’accueil au Maroc nous a tellement plu que nous hésitions entre partir vers les Canaries ou prolonger de quelques jours notre séjour africain. Finalement, c’est la 2ème option qui sera retenue !
Malheureusement, nos deux matelots ont souffert du mal de mer et nos routes se sont finalement séparés à Mohammedia.
Une brève halte de 4 jours nous a cependant permis de visiter Casablanca et de rencontrer de nouveaux compagnons de voyage (Pauline et Vincent sur Criquet / Francis et Bertrand sur El Vadrouille).








Et c’est à quelques heures près que nous avons tous pris le chemin vers les Canaries.
Les bons vents étant établis, Avocet ne pouvait pas attendre un jour de plus pour mettre les voiles !!

Après 3 jours (71 heures exactement avec 6.5 noeuds de moyenne… magnifique), nous mouillons l’ancre à Playa Francesa.



Cette escale vaut le détour. Sur La Graciosa (1ère île au Nord des Canaries), la vie s’est arrêtée. Le seul village est déserté des touristes et nous apprécions le calme dans toute sa splendeur. Les routes bétonnées n’existent pas. Les rues sont ensablées. Même les tongs ont droit à des vacances. Vive les pieds nus toute la journée.






Un cratère domine le mouillage. Il n’en fallait pas davantage pour que les 3 équipages prennent leur courage à deux mains afin de gravir les 164 m de ce promontoire. Vue superbe sur toute l’île et un peu d'exercice  ça ne fait pas de mal aux gambettes qui ont tendance à se la couler douce sur le bateau.





Après une semaine de détente et de soirées sur les différents voiliers, il est temps de reprendre la mer.
Notre choix est clair. Nous voulons rester loin des îles très touristiques  Ce sera donc direction La Palma.
220 miles plus tard, nous n’avons pas vraiment le choix des mouillages. Il n’y en a pas. Nous nous amarrons donc à la marina de Santa Cruz, ville principale de l’île.
Très bonne escale. Les marineros sont sympas et accueillants et la marina très bien entretenue. Un léger rouli est seulement a déploré mais nous y étions par grand calme donc rien de très gênant.
“Marina” signifie aussi pour l’équipage “Arrêt technique”. Avocet a ainsi subi un prélavage, lavage et relavage de la quille au Yankee !! Tout y est passé. Les réservoirs d’eaux également car une eau de source est disponible au ponton. Que demander de plus…
N’oublions pas que les Canaries sont aussi la dernière escale où il est possible de faire des courses pour la traversée de l’Atlantique. Santa Cruz, ville typique avec ses balcons de l’époque coloniale, offre également des commodités pour le réapprovisionnement.
Nous décidons donc de louer une voiture pour les deux jours à venir ou "Comment allier plaisir et pratique !"



Cette île est la plus verte de l’archipel et de belles perspectives de balades s’offrent à nous.
Nous partons donc le lendemain à 6h du matin pour monter à l’observatoire d’astrophysique à plus de 2400 m. Nous étions partis en short mais les hauteurs ont eu raison de notre résistance et les vestes polaires ont vite été sorties du sac. -5°C en haut !!
Mais éblouissement garanti. Un lever de soleil derrière les montagnes sur une mer de nuages. Quelques instants de calme et de pureté ! Majestueux.






Et la suite des visites ne nous a pas déçus. L’île regorge de contrastes. Elle est constituée de forêts luxuriantes au nord avec une flore très variée et conserve une activité volcanique au sud avec les volcans de San Antonio et Tenegia.
Des plantations de bananes sont entretenues dans les moindres recoins de l’île du fait d'un climat privilégié.






Partout sur le territoire poussent également les figuiers de barbarie. Le Capitaine n’hésite pas une seconde. Des provisions gratuites pour le bateau. Ce serait dommage de s’en priver. Mais gare aux glochides. Et oui toute médaille a son revers. Les figues de barbaries sont recouvertes de petites épines presque invisibles. Et une fois piquées dans la peau, il est difficile de les enlever. 3 jours après, nous en avions encore !!
La pointe sud (Punta de Fuencaliente) abrite également des salines. La réserve de sel est faite pour le bateau. Au moins on sait d’où il vient !



Ca y est le bateau est prêt pour un nouveau départ.

Le 9 novembre nous devons impérativement être au Cap Vert où nos amis nous rejoignent. Donc pas trop le temps de traîner et puis la marina a un coût.

Prochaine escale :  l’île de La Gomera, point de départ de Christophe Colomb vers les Amériques.
Nous prévoyons d’y rester deux jours avant de profiter des bons vents vers le Cap Vert.
Il ne nous a fallu que quelques heures pour rejoindre cette dernière escale mais malheureusement, éole n’a pas été de notre côté. Pétole… moteur pendant 8 heures.
Mais la grande nouvelle, c’est que nous avons pris notre premier poisson à la traîne… Une belle dorade coryphène. On peut dire qu’elle a eu une belle mort. Endormi au Havana Club de 7 ans d’âge par le Cap’tain…
Et ce soir, ce sera papillote au BBQ. L’équipage s’en pourlèche les babines d’avance. Enfin, une vraie vie de vagabonds des mers…