dimanche 28 juillet 2013

Break estival !

Déjà plus de 6 mois que nous avons quitté la France. Beaucoup de choses ont changé. Pas l’équipage ni le bateau (oufff... on se rassure...), mais nos projets se sont adaptés à la réalité de la vie en mer.
Alors que de notre traboule lyonnaise, nous voyions Juillet 2013 sous la chaleur brésilienne ou quelque part dans le sud de la Mer des Caraïbes, nous nous retrouvons aux Baléares en pleine saison, à chercher une place au mouillage au milieu de la foule estivale.
Par expérience, nous ne planifions plus à l’avance.
Quelle liberté de pouvoir changer les plans du tout au tout au dernier moment au gré des rencontres, de la météo et des envies de l’équipage.
Aujourd’hui, nous rêvons de Cap Vert, de remonter la rivière Surinam ou du carnaval de Trinidad, mais qui pourrait dire ce qui se concrétisera ou pas ?

Nous sommes en voyage et c’est là le mot juste !! Contrairement à ce que qu'on pourrait penser, ce ne sont pas des vacances prolongées.
Etre en vacances et partir vivre sur un bateau à la découverte de contrées éloignées ne se gèrent pas de la même manière.
Alors oui, bien sûr, nous n’avons plus le stress du travail, des horaires contraignantes ou des rendez-vous de toute sorte qui remplissent rapidement l’agenda de tout bon citoyen qui se respecte… mais les problèmes et les obstacles existent toujours sur une vie de voyageurs des mers. La différence est que nous avons choisi cette vie et donc les contraintes ne nous sont plus imposées. Nous pourrions dire que ce sont des challenges à relever. C’est là tout le charme d’une telle aventure.
C’est pour cela que nous apprécions aussi de « prendre quelques vacances » et de laisser les tensions des derniers mois prendre le large.
Même si ce break estival s’est imposé de lui-même (arrivée au Baléares très touristique, visite de la famille, escale pour un mariage à Barcelone…), nous le savourons sous tous ses angles.

Nous sommes donc depuis fin Juin aux Baléares.
D’abord Minorque, qui nous a enchantés par son aspect sauvage. Elle est finalement peu touchée par le tourisme de masse...

Arrivée au mouillage de port Mahon

Cala Taulera

Cala Mesquida


Fornells




Mouillage de Castell

Port d'Addaya

Maisons troglodytes

... et puis Majorque, avec sa côte escarpée au Nord impressionnante, ses développements urbains hideux, ses bidochons allemands et sa horde de bateaux de location qui sont une source intarissable d’amusement quand on les regarde régler leurs voiles (sans jamais, au grand jamais éteindre leur moteur) ou jeter leur ancre pleine marche avant avec une seule fois la longueur de chaîne, pas de marche arrière pour vérifier la tenue… et s’étonner ensuite de se retrouver sur leur voisin dés le moindre souffle d’air…
Néanmoins, cela ne nous empêche pas de faire de belles rencontres. Patrice qui vit sur Moustique, son petit bateau de moins de 9 mètres, Lauriane et Alexandre sur Aloha (vieux bateau en acier), qui rentrent d’un périple de 2 ans en Atlantique en direction de leur port d’attache à Leucate et qui nous ont fait rêver avec leurs histoires d’aventure à l’autre bout du monde.

Et puis il y a eu la visite de Marie-Line et David qui sont venus une semaine partager la vie à bord.
Heureuse coïncidence, leur séjour a correspondu à notre première période de calme, ce qui leur a permis de découvrir la voile en douceur.

Torrents des Pareys

Entrée du port de Soller

Au mouillage sur la côte sauvage de Majorque

Marie Line et David appréciant les difficultés de la vie en mer

Début d'une expédition aquatique


Dîner dans le cockpit

Eaux turquoises

Corinne à la manoeuvre

En fond, la superbe cathédrale de Palma

Avocet au mouillage

Falaises de Soller

Palma, le seul endroit sur Terre ou l'on peut voir Mickey conter fleurette à la Castafiore

Scène de rue à Palma

Shopping au masculin

Shopping au féminin

Les deux soeurs

Plaisir simple

Le lendemain de leur départ, nous retrouvions nos classiques 20-25 noeuds au prés, ce qui finalement n’était pas pour nous déplaire tant Avocet affectionne ces conditions (avec mer plate et soleil en bonus, on ne va pas se plaindre !).

Voilà, la prochaine étape est Barcelone où nous participeront finalement au mariage de nos bons amis de Shanghai (contre toute attente). Malheureusement, le coût de la Marina ne nous laissera pas le loisir de rester trop longtemps dans la capitale Catalane, mais nous espérons pouvoir en profiter un peu...

Première escale africaine

A la bonne heure ! Nous voici de retour sur le blog après 1,5 mois d’absence.
Que le temps passe vite.
La question nous a été posée avant notre départ : « Est-ce que vous n’avez pas peur de vous ennuyer sur le bateau ? » Notre réponse, à l’époque, était sans appel : « Absolument pas ! » plus pour nous convaincre nous-même de la bonne décision prise et cautionner doublement notre projet que par certitude absolue de la réponse !!
Et pourtant, c’est bien vrai. Nous sommes très loin de nous ennuyer. Nous adaptons simplement notre quotidien à cette nouvelle vie et les occupations en sont d’autant plus enrichissantes.

Depuis notre dernier post, nous avançons donc vers l’ouest tout doucement.
Nous avons quitté la Tunisie après une escale d’une semaine à Bizerte sur la côte Nord.
L’endroit est pourtant loin d’être « glamour » mais il nous apparaissait être une escale bienvenue avant notre traversée vers les Baléares.
La Marina de la ville est en construction depuis longtemps mais le projet est sans cesse interrompu (d’après ce que nous avons compris entre autres : désaccords politiques, bakchich versé dans les poches des mauvaises personnes, …)
De ce fait, la seule escale possible est au port de pêche très très local.
Peu de voiliers s’arrêtent ici ou écourtent leur séjour pensant trouver une nouvelle marina propre et peu chère. L’arrêt au port est donc un désenchantement pour beaucoup d'entre eux. 
Il n’est pas gratuit non plus mais la somme à verser aux autorités douanières et portuaires est dérisoire sachant que vous êtes sur un ponton avec accès à l’eau (si vous avez les bonnes connexions) et au fuel (pour 2 fois moins cher que partout ailleurs en Méditerranée).
Le manque de sécurité serait apparemment un problème mais nous aimons bien vérifier par nous-même tous les dires. Bien sûr nous ne prendrons jamais de risques démesurés mais nous avions également entendu des versions positives sur cette escale.
Et bien nous en a fallu !!
Contre toute attente, nous sommes restés 1 semaine dans ce port. Et nos rencontres ont été des meilleures.
Entre le plongeur Tunisien (transportant les touristes fortunés de Tunis pour une journée farniente à l’île Cani), l’arrière petit fils de l’ancien roi de Tunisie Lamine Bey (venant faire caréner son bateau depuis 12 ans dans ce port), et, les longues discussions avec les taxis de la ville qui aiment leur pays et sont très ouverts aux étrangers, nous ne retenons que de bons souvenirs.

Particularité du port de Bizerte : sur beaucoup de bateaux de pêche se trouvaient des caissons de décompression. Nous avons appris par la suite que Bizerte est le lieu de départ des cueilleurs de corail rouge. Ces plongeurs professionnels descendent à plus de 150 m remontant des branches de ce corail prisé des joailliers mais n'existant plus aujourd’hui qu'à des profondeurs extrêmes. Ce commerce est très lucratif. Jusqu’à 100 000 euros de revenus certaines saisons pour les meilleurs d’entre eux au risque de leur vie en plongées profondes et dangereuses, avec des paliers de décompression non-respectés par gain de temps (d’où la mise en place des caissons à bord des bateaux !!)

Finalement, nous garderons des souvenirs plus marqués de Bizerte que de Monastir où nous avons, somme toute, passé plus de 10 jours. Mais l’endroit étant plus touristique, le rapport avec les gens en était principalement biaisé…

Nous mettons donc les voiles le 15 juin laissant Bizerte au petit matin, direction les Baléares avec une idée du tourisme de masse bien précise.

Qu'est-ce que cette nouvelle escale allait nous réserver ? Allait-on pouvoir trouver des mouillages forains et ainsi éviter de vider nos poches dans les marinas ?
C'est en se posant toutes ces questions que nous entamons la traversée, portés par des vents de travers à très bonne allure. L'avancée fut vite interrompue par une avarie d'auto-pilote au beau milieu du parcours. Et nous avons passé les 24 heures suivantes à la barre d'Avocet, ce qui, je vous laisse imaginer, forme l'expérience et teste notre motivation pour l'aventure !