A la bonne heure ! Nous voici de retour
sur le blog après 1,5 mois d’absence.
Que le temps passe vite.
La question nous a été posée avant notre
départ : « Est-ce que vous n’avez pas peur de vous ennuyer sur le
bateau ? » Notre réponse, à l’époque, était sans
appel : « Absolument pas ! » plus pour nous convaincre
nous-même de la bonne décision prise et cautionner doublement notre projet que
par certitude absolue de la réponse !!
Et pourtant, c’est bien vrai. Nous sommes très
loin de nous ennuyer. Nous adaptons simplement notre quotidien à cette nouvelle
vie et les occupations en sont d’autant plus enrichissantes.
Depuis notre dernier post, nous avançons donc vers
l’ouest tout doucement.
Nous avons quitté la Tunisie après une escale
d’une semaine à Bizerte sur la côte Nord.
L’endroit est pourtant loin d’être
« glamour » mais il nous apparaissait être une escale bienvenue avant
notre traversée vers les Baléares.
La Marina de la ville est en construction
depuis longtemps mais le projet est sans cesse interrompu (d’après ce que nous
avons compris entre autres : désaccords politiques, bakchich versé dans
les poches des mauvaises personnes, …)
De ce fait, la seule escale possible est au
port de pêche très très local.
Peu de voiliers s’arrêtent ici ou écourtent
leur séjour pensant trouver une nouvelle marina propre et peu chère. L’arrêt au port est donc un désenchantement pour beaucoup d'entre eux.
Il n’est pas gratuit non plus mais la
somme à verser aux autorités douanières et portuaires est dérisoire sachant que
vous êtes sur un ponton avec accès à l’eau (si vous avez les bonnes connexions)
et au fuel (pour 2 fois moins cher que partout ailleurs en Méditerranée).
Le manque de sécurité serait apparemment un
problème mais nous aimons bien vérifier par nous-même tous les dires. Bien sûr
nous ne prendrons jamais de risques démesurés mais nous avions également entendu des versions positives sur cette escale.
Et bien nous en a fallu !!
Contre toute attente, nous sommes restés 1
semaine dans ce port. Et nos rencontres ont été des meilleures.
Entre le plongeur Tunisien (transportant les
touristes fortunés de Tunis pour une journée farniente à l’île Cani), l’arrière
petit fils de l’ancien roi de Tunisie Lamine Bey (venant faire caréner son bateau depuis 12 ans dans ce port), et, les
longues discussions avec les taxis de la ville qui aiment leur pays et sont
très ouverts aux étrangers, nous ne retenons que de bons souvenirs.
Particularité du port de Bizerte : sur
beaucoup de bateaux de pêche se trouvaient des caissons de décompression. Nous
avons appris par la suite que Bizerte est le lieu de départ des cueilleurs de
corail rouge. Ces plongeurs professionnels descendent à plus de 150 m remontant
des branches de ce corail prisé des joailliers mais n'existant plus aujourd’hui qu'à des profondeurs extrêmes. Ce commerce est très lucratif. Jusqu’à 100 000 euros de revenus certaines
saisons pour les meilleurs d’entre eux au risque de leur vie en plongées
profondes et dangereuses, avec des paliers de décompression non-respectés par gain
de temps (d’où la mise en place des caissons à bord des bateaux !!)
Finalement, nous garderons des souvenirs plus
marqués de Bizerte que de Monastir où nous avons, somme toute, passé plus de 10
jours. Mais l’endroit étant plus touristique, le rapport avec les gens en était principalement biaisé…
Nous mettons donc les voiles le 15 juin laissant Bizerte au petit matin, direction les Baléares avec une idée du tourisme de masse bien précise.
Qu'est-ce que cette nouvelle escale allait nous réserver ? Allait-on pouvoir trouver des mouillages forains et ainsi éviter de vider nos poches dans les marinas ?
Qu'est-ce que cette nouvelle escale allait nous réserver ? Allait-on pouvoir trouver des mouillages forains et ainsi éviter de vider nos poches dans les marinas ?
C'est en se posant toutes ces questions que nous entamons la traversée, portés par des vents de travers à très bonne allure. L'avancée fut vite interrompue par une avarie d'auto-pilote au beau milieu du parcours. Et nous avons passé les 24 heures suivantes à la barre d'Avocet, ce qui, je vous laisse imaginer, forme l'expérience et teste notre motivation pour l'aventure !
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