vendredi 9 mai 2014

Les Antilles : un paradis perdu…. pour les voyageurs

Voilà déjà deux mois qu'Avocet traîne sa carène aux petites Antilles (West Indies).
Des Grenadines à la Guadeloupe, l'équipage a découvert des paysages somptueux dévoilant leurs contrastes à chaque escale.

La culture rastafari, très présente dans les anciennes colonies anglaises nous a offert un vrai décalage culturel. 
Dans ces îles sans aucune ressource financière autre que le tourisme, les habitants ont dû se faire violence pour survivre. Les boat boys (les hommes bateaux) accostent inlassablement les voiliers avec leurs barques de pêcheurs équipées de moteurs hors-bord de 40 chevaux. Ils vous proposent pains, fruits, bières, excursions touristiques, langoustes grillées à déguster sur la plage, location de bouées d'amarrage, pressing et j'en passe !!
Certains sont plus agressifs que d'autres en terme de négociation mais la plupart restent "cool" et n'insistent pas. 
Il est bien vrai qu'ici le mot stress est banni du vocabulaire. A priori, rien n'est grave et la vie continue même si l'argent ne coule pas à flot. 
Tout porte à croire que ce serait le paradis pour les vagabonds des mers mais le prix de la nourriture et des services reste élevé pour les étrangers. Les touristes américains ne discutant pas, l'addition peut s'avérer salée si vous n'êtes pas un fin négociateur !
Dans ces cas-là, le mieux est de faire ami-ami avec les locaux pour qu'ils ne vous considèrent pas comme des touristes de passage mais comme des voyageurs qui tentent une expérience différente. Bien entendu, le fait de posséder un voilier représente déjà à leur yeux un signe extérieur de richesse. Et même si nous devons verrouiller notre budget habilement, nous possédons certainement plus qu'eux. Il reste donc difficile de leur faire comprendre que quelques EC (Eastern Caribbean Dollars) de moins seraient bienvenus sur la note…. !!!!

Dans les îles françaises, le tourisme reste également la source de revenu principale. Mais contrairement à leurs voisines, la Martinique et la Guadeloupe sont soutenues financièrement par la France. Cela crée une économie de surface qui fausse complètement la donne. La vie reste chère si on compare les prix à la métropole, y compris certains produits locaux. La taxe d'octroi et le prix du fret sont appliqués sur toutes les marchandises et augmentent d'autant plus cette échelle des prix.
Au premier abord, les gens ont un niveau de vie très proches de la métropole mais ni le commerce de la banane, ni celui de la canne à sucre et du rhum ne dégagent une économie suffisante pour justifier des îles au niveau de vie si élevée. Ce sont les subventions françaises et européennes qui supportent cette économie alors même que le taux de chômage reste au-delà de 20%.
En Dominique, les habitants nous expliquaient qu'il était courant pour les femmes enceintes d'aller accoucher dans les îles françaises afin de bénéficier des différentes aides sociales, voire dans certains cas d'une nationalité française pour l'enfant dans le futur.

Pour résumer, la vie aux Antilles est plus difficile pour un bateau de voyage et les contacts avec les locaux sont souvent moins authentiques qu'à d'autres endroits que nous avons pu explorer. Tout est tourné vers le tourisme et la vie reste trop chère pour penser profiter des Antilles sans travailler.

Cependant, c'est la rencontre avec les gens qui rend l'escale agréable. Et dans cette partie du monde, beaucoup de bateaux de voyage transitent. Ainsi, nous avons retrouvé certains bateaux-copains et rencontré de nouveaux équipages.
Avec Oriane et Emilien nos amis suisses naviguant sur Molly, la rencontre au Marin s'est faite très rapidement. Nous avons ainsi décidé de remonter ensemble vers la Guadeloupe. Notre arrêt en Dominique a été mémorable tant par l'ambiance rasta-cool des habitants que par la beauté des paysages.



Mouillage idyllique à Portsmouth en Dominique

Ils sont pas beaux nos petits suisses !!!

Bras de rivière

Cherchez le capitaine sous les palmiers royaux

De la couleur... toujours de la couleur...

Pendant ces deux mois, la famille du Capitaine est également venue nous voir ce qui a rendu l'escale d'autant plus sympathique. Cela fait toujours chaud au coeur de recevoir les siens à bord malgré les distances qui nous séparent parfois. D'autant plus que nous sommes à l'origine de cet éloignement...
Pierre et Marie-Christine, les parents du capitaine, nous ont d'abord rejoints en Martinique. Jouant de malchance, les premiers jours ont été consacrés à des réparations diverses et variées sur Avocet, ce dernier demandant une attention toute particulière depuis notre traversée du Brésil !  
Heureusement, nous avons pu remettre les voiles très rapidement pour partir à la découverte des Grenadines. Les lagons magnifiques et la baignade avec les tortues ont eu vite fait de faire oublier les déconvenues du départ. Les Alizées ont poussé Avocet allègrement dans les canaux des Antilles et l'équipage s'en est donné à coeur joie.
Après 15 jours idylliques, nous avons déposé nos nouveaux équipiers au Marin et sommes remontés tranquillement vers la Guadeloupe pour réceptionner Marc tout blanc et tout content de venir passer quelques jours avec nous. Là encore, la beauté des paysages et les eaux turquoises ont fait mouche. L'archipel de Guadeloupe offre des mouillages de rêve et il faut à peine une demi-journée pour relier chaque île. Le soleil, quant à lui, toujours de la partie, a donné quelques rougeurs brûlantes sur la peau immaculée de notre nouvelle recrue… Aïe aïe aïe… heureusement, la Biafine est là !
Nous avons déposé un Marc tout bronzé avec des batteries rechargées à l'aéroport Pôle Caraïbes de Point-à-Pitre.
Clémence et Bertrand ont pris le relais deux jours plus tard et c'est avec le même enthousiasme qu'ils ont découvert pour la première fois ce magnifique archipel.

Sur les pontons de la Marina du Marin
Marché typique de Martinique
Grand Rivière au nord-ouest de la Martinique
Que seraient les Antilles sans leur délicieux rhum !!
Négociation de l'ananas avec un rasta de Becquai

Délicieuses langoustes de Mayreau Bay

Dégradé de bleus aux Tobago Quays

L'heure de la sieste aux Tobago Quays
Petite balade sous les palmiers
N'oublions pas les Alyzées ....


Arbre à pain

Cumberland à Saint-Vincent


Plage bien gardée aux Saintes !!

Discussion philosophique entre frères
Terre de Bas aux Saintes 
Balade sur la plage paradisiaque de la Feuillère à Marie-Galante
Casier à langoustes abandonné
Pointe des Châteaux... un air de Bretagne

Le mouillage de Terre-de-haut aux Saintes depuis l'îlet Cabris
Départ des professionnels pour la pêche sous-marine
Alors les gars !!! elle est correcte la carte ?!

Mais nous n'aurions pas apprécié la Guadeloupe sans la présence sur l'île de Fred et Cat, les cousins du Capitaine. Grâce à eux, à leur gentillesse et à leur accueil chaleureux, nous avons vraiment pu découvrir les différentes facettes de cette île. Entre virées sur Grande-Terre, Basse-Terre ou sur Les Saintes, chaque excursion était un plaisir des yeux : les sources chaudes de Paradise, les chutes du Lézard, la découverte de la côte sous le vent offrant des paysages préservés et somptueux.
Nous accueillant souvent dans leur jolie maison créole, nous avons pu bénéficier pour quelques temps d'un confort de vie que nous avons quitté depuis longtemps…
Merci encore pour tous ces moments passés ensemble.

Vous avez demandé un reporter photo au milieu de la jungle ?! Pas de problème...
Bains chauds en famille

Balade à travers la luxuriante forêt tropicale...
On va voir plus loin ??... Ca a l'air sympa !
 
Baignade rafraîchissante à la Cascade du Lézard 

Pause gastronomique autour d'un bon rhum local !!

Nous avons donc troqué la casquette de voyageurs contre celle de touristes / vacanciers pendant ces quelques semaines.
Malgré notre point de vue de voyageurs, nous devons avouer qu'il existe ici une véritable douceur de vivre et les paysages de cartes postales ne nous ont pas laissé insensibles.

Certaines îles ont su garder malgré tout de l'authenticité. Basse-Terre en Guadeloupe, Marie-Galante et la Dominique restent nos endroits préférés pour l'instant !