jeudi 23 mai 2013

Un mois, trois pays, du vent, des rencontres, et les beaux jours qui se font désirer...

Déjà plus d'un mois que nous avons mis les voiles, et nous sommes encore sur notre période d'adaptation à notre nouveau style de vie et notre nouvel environnement.
Certains disent qu'il faut une année entière pour se faire à la vie sur un bateau... j'espère que ce sera un peu moins long pour nous, mais dans tous les cas, on est en plein dedans :
Le bateau, ça bouge, ça mouille, c'est bruyant quand il y a du vent, et avec ce printemps 'pourri' comme le décrivent ceux qui ont déjà plusieurs saisons en Méditerranée, notre pouvoir d'adaptation est mis à l'épreuve.
Bon, faut pas peindre un tableau trop noir quand même, mais pour résumer, il nous tarde que M. Soleil fasse un peu de ménage avec tous ces nuages, et que l'on puisse enfin profiter sans trois polaires et deux ris dans la grand voile.

Lever de soleil en mer

Petit matin

Mouillage à Santa Maria di Leuca


Une des conséquences directes de la météo capricieuse est sur notre progression, qui, il faut bien l'avouer, est bien plus lente que ce sur quoi nous tablions bien au chaud dans notre appartement lyonnais.
Non qu'il ne serait pas possible d'avancer plus vite, mais dans plaisance, il y a "plaisir"!! et se faire secouer au prés dans une mer courte par 25 noeuds pendant plusieurs jours d'affilée n'est pas vraiment notre tasse de thé. Alors résultat, on fait des petites journées de mer quand la météo est bonne et le reste du temps, on se balade à terre dans des coins somme toute pas si mal que ça.

Avocet au port de pêche de Le Castella

Théâtre grec de Syracuse

Décor du théâtre

Eglise futuriste sauce siciliene


Syracuse

Salopette de Mario Bross

Au menu ce soir ?


Malte



Mdina


No comment

Quelques degrés de plus et ce devrait être pas mal...



Et puis on fait des rencontres... même si on n'a pas besoin d'être en mer pour ça. La communauté des gens qui vivent sur un bateau n'est pas si grande et le contact en est favorisé.
Il y a Mitch et Hélène (et Basil) que nous avons rencontrés à Vliho et qui sont devenus de vrais amis, au point que l'on s'est retrouvé à Malte avant de faire route commune pour la Sicile où nous sommes aujourd'hui au ponton l'un à côté de l'autre.
Le fait d'avoir passé deux mois ensemble à gérer les préparations respectives de nos bateaux (et les galères qui vont avec) nous a fortement rapproché et si nous devrions bientôt repartir chacun vers des escales differentes, ce ne sera que pour mieux se retrouver par la suite.

Il y a aussi tous les autres :
- Ben et Tom, les jeunes cousins qui écument la côte grecque sur leur petit bateau de 7m avec un stock de pâtes impressionnant.
- Il y a Ed et Sue, rencontrés à Syracuse, qui vivent sur leur vieux cata depuis plus de 5 ans et avec qui nous avons partagé de bons moments à refaire le monde autour d'un saladier de popcorns (cliché américain s'il en faut).
- Et puis il y a Christian et Jean-Pierre, nos jeunes retraités qui remontent sur Venise aussi vite que nous nous rapprochons de Gibraltar et avec qui nous naviguons depuis une bonne semaine.

Kit à leur arrivée à Malte 

Ben et Tom sur leur "yacht"

L'équipage de Kit au grand complet dans le cockpit d'Avocet

Basil dit 'mon pote'

Enfin, dans le cadre des rencontres, il ne faut pas oublier ceux-là...





Et notre petit passager clandestin...



lundi 6 mai 2013

Un début tout en douceur



14/15/16 avril 2013 : Arrêt de 3 jours à Lefkas

Lefkada – ville principale et cœur économique de l’île de Lefkas. Station balnéaire fréquentée par des touristes grecs principalement, du moins pour l’instant car cela évolue. La région est de plus en plus ouverte aux touristes internationaux via des aéroports de proximité (Corfou ou Préveza en période estivale) et transport en ferries depuis l’Italie notamment.

Lefkas Town au mouillage
Nous avons cependant découvert une petite communauté anglo-saxonne qui s’est installée depuis plus de 20 ans et que nous avons bien entendu fréquentée tout au long de ces 3 derniers mois.
Lefkas a été notre point de ravitaillement tout ce temps. Dès qu’un convoi était en partance de Vlicho pour la “ville”, nous y sautions dedans (voiture d’Horacio, van de Mitch et Hélène… Merci les amis !!)… direction Carrefour, Lidl et chandleries.
Car depuis que nous sommes arrivés en Grèce, nous n’avons plus de voiture. Fini donc le moyen de transport terrestre par défaut.
Désormais notre Dinghy (annexe récupérée chez Safety Nikos fin février après que nous lui ayons prodigué une cure de jouvence et un soin hypalonesque renforcé !) sera notre principale monture pour la plupart de nos déplacements à terre si nous sommes à l’ancre bien entendu.

Notre fière annexe... après une averse de grêle
Nous avons également prévu un 2ème moyen de transport, plus physique celui-ci : le vélocipède !!
Ramenés de Lyon lors de notre dernier voyage automobile de novembre, nos vélos ont trouvé place directement dans la cabine avant.
Car, petite parenthèse, la cabine avant de notre fier Avocet fait office de rangement pour vélos, matériel de snorkeling, tuyaux d’arrosage, coussins extérieurs, voiles de rechange (x 3), 2nd moteur d’annexe, aussières et bouts divers et variés… accessoirement et provisoirement (je l’espère ! à négocier durement avec le capitaine) atelier de travail (trousse à outils, peinture, heatgun, perceuse, ponceuse, etc.… on  n’a jamais eu autant d’outils même pas à Lyon).
Même si cela sous-entend plus de cabine avant pour dormir dans un grand lit, nous avons tiré avantage de cette adaptation en cabine fourre-tout !
Nous n’imaginerions pas aujourd’hui se priver d’un tel espace de rangement pour plus de confort… du moins pour l’instant.

Nos cabines couchettes sont à l’arrière. Petit lit double pour nous (le Capitaine a de la chance d’avoir trouvé une first mate lilliputienne) et lits jumeaux pour la cabine Tribord.


First Mate préparant notre cabine


Mercredi 17 avril 2013 : Lefkas -> Lákka

Après cet arrêt de quelques jours à Lefkas pour faire nos derniers achats avant le départ et régler les dernières affaires, nous voilà partis en direction de Paxos.
Arrêt prévu à Lákka (au nord de l’île) le soir même.
Départ de Lefkas vers 8h du matin. Très belle journée de navigation pour notre départ.
Après 4 miles sous moteur et pensant continuer ainsi un moment, nous avons accueilli avec ravissement un petit vent de sud-est qui nous a porté gentiment mais vaillamment jusqu’à Nísos Paxoí (Île de Paxos), nous permettant en prime de croiser quelques dauphins au large de Nísos Andípaxoí (Île d’Antipaxos juste au Sud de Paxos). Quel bonheur !!
1ère escale atteinte vers 17h ! Nous étions si impatients de partir après ces 3 mois de réaménagement du bateau et travaux divers. Cette 1ère journée couronne nos efforts !
Magnifique mouillage en eaux turquoises, 6 m de fond sous la coque dans la jolie baie de Lákka.
Nous aurions bien ouvert le champagne mais notre style de vie étant en pleine mutation, une bonne bière fraîche (Mythos, buvons local !) sera la bienvenue.

Bien que le temps à la mi-avril soit très agréable en  méditerranée et que cette saison permette de jouir de merveilleux endroits sans une flopée de touristes bruyants, il est vrai que nous ressentons pleinement cette absence d’activité de la hors-saison.
Nous vérifierons également cela lors de nos prochaines escales italiennes.

Nous descendons donc à terre à Lákka et malgré un petit village très sympathique, pas une âme qui vive à vue de nez. Nous finissons par trouver le bar (très local) du coin, seul ouvert… sans prétention mais avec un accueil très chaleureux et des toasts concombres/féta offerts avec les bières… « elle est pas belle la vie… »

Derniers aurevoirs de Mitch et Hélène encore bloqués dans leur chantier

La Cap'taine

Avocet

Le Cap'taine


Chenal de Lefkas

Digue de sortie vers la pleine mer

C'est parti... enfin

Jeudi 18 avril 2013 : Paxos -> Corfou

Aidés des vents, nous décidons de rejoindre Corfou town le lendemain.
Cette ville apparaît majestueuse à quelques miles de notre étrave, exhibant son vieux fort (XVIème siècle) perché sur sa falaise.
Nous ancrons Avocet rapidement au pied de la falaise et rejoignons le 1er ponton avec appareil photo et l’idée de profiter des dernières lueurs du jour pour faire ressortir la beauté de cette ville sur quelques clichés.
Nous consacrons la journée suivante à quelques travaux de maintenance (vernis notamment… NB : penser à acheter des actions “Le Tonkinois”) et partîmes l’après-midi à la conquête des deux forts de la ville.
Avant d’entamer leur ascension, petite escale gourmande dans le centre très animé, où nous dégustons deux superbes Pitas grecques, spécialités locales que nous apprécions depuis notre arrivée en Grèce.

Dimanche 21 avril 2013

Ce dimanche marque la fin de notre périple grec. Ayant vécu plus de 3 mois sur les côtes ioniennes de la Grèce, il nous tarde maintenant de rejoindre l’Italie et sa culture que nous adorons.
Quelques séjours touristiques antérieurs nous ont ravis.
Ayant plutôt visité le Nord de l’Italie et ce jusqu’à la Toscane, la découverte du Sud nous attirait comme des aimants.

Nous levons donc l’ancre vers 8h du matin de Nísis Othaní (Dernière île au nord-ouest de Corfou) où nous avons passé une nuit au mouillage sur la côte nord.
Atmosphère très particulière. Aucune âme vivante ni sur l’île, ni sur la mer.
Dernière image paisible et dernier doux souvenir de la Grèce…

Buon giorno Italia !!!!!
1ère escale : Otranto
Très joli château en arrivant. Impossible cependant de se mettre à l’ancre, les fonds ayant décidé de rejeter systématiquement notre CQR !!

Tant pis… plan B après 10 heures de navigation, l’équipage est un peu sur les rotules… nous allons au quai du « Lega Navale » tout proche en espérant éviter des frais de port élevé.

Nous sommes tout de suite dirigés vers un emplacement… peu nombreux soit dit en passant… et le gentil Fabrizio nous aide à amarrer ainsi qu’un couple d’anglais arrivés peu avant nous…
Même si le Capitaine maîtrise parfaitement la marche arrière et les manœuvres d’amarrages, on ne peut pas en dire autant du first mate (moi en l’occurrence !!).
J’ai encore besoin d’acquérir quelques réflexes si je ne veux pas mourir d’un ulcère à l’estomac à chaque arrivée dans les marinas ou autres pontons…
Pour l’instant, je préfère un bon mouillage à l’ancre… même si les débuts sont toujours un peu chaotiques et pas très assurés… on sent tout de même une amélioration.

Plus de peur que de mal, malgré un emplacement sur-mesure où Avocet insère sa croupe de justesse, les amarres sont jetées à tribord et bâbord, avant et arrière.
Le dinghy ramené au dernier moment sur le flan est également épargné…
Tout va bien.
Nous fêtons cela avec Fabrizio qui nous demande 25 euros au passage pour une nuitée…
De tout façon, nous n’avions pas trop le choix.
Et puis il semble que le Sud de l’Italie n’offre pas tant de mouillages possibles et bien protégés…
A étudier pour les prochains jours.

Nous partons derechef à la visite du fort endormi à 1ère vue… mais quelle ne fût pas notre surprise en pénétrant dans son enceinte… une foule d’Italiens venus passer certainement le week-end de Pâques très ensoleillé au bord de la mer.
Nous avons été surpris par cette nuée d’âmes surgie d’on ne sait où mais qui nous a fait penser que l’Italie serait peut-être plus vivante que les derniers jours en Grèce.

C’était certainement une pensée attive de notre part… car dès le lendemain, pas âme qui vive dans le village (nous étions le Lundi de Pâques en Italie… ceci explique cela).

Mais les jours qui ont suivi et les mouillages qui se sont succédés nous ont confirmé le manque d’activité en cette saison et certainement en ces endroits un peu oubliés…

Nous accostons la plupart du temps dans des ports de pêcheurs ou des baies indiquant un petit village.
Cependant, l’atmosphère y est parfois étrange – comme si rien n’existait …
Le village Marina Di Leuca en est un exemple frappant.
Nous traversons ce village pourtant de taille respectable avec de belles maisons de maître par endroit et une marina semblant neuve sans croiser une âme !! Il ne manquait plus que la musique de Ennio Moriconne et les buissons d’amarante roulant dans les ruelles désertes… une véritable image de Western!!

Nous partons donc le lendemain (mercredi 24 avril) pour Marina Ciro.
Prévoyant de traverser le Golfe de Taranto dans la journée, nous avons décidé de nous lever très tôt… afin que je puisse notamment percevoir les premières sensations d’une « Nav de nuit ».
4h du matin, équipage plus ou moins sur le pont… 4h30, on lève l’ancre. Départ de nuit avec les pêcheurs !!
Encore une fois, nous croisons les bons vents qui nous mènent vaillamment à Marina Ciro.

Là encore, peu d’activité mais nous trouvons cependant une bonne pizzeria pour régaler une fois encore nos papilles.
Il est vrai que depuis que nous sommes en Italie, notre régime de base est principalement composé de pizzas, pâtes et mozzarella… a priori, il faut consommer local… et nous mettons un point d’honneur à respecter ce code de conduite (écolo dans le fond) et qui nous arrange bien à vrai dire… fanatiques de la cuisine italienne, nous ?... d’accord mais c’est bien pour vous faire plaisir !

Jeudi 25 avril 2013 : Marina Ciro -> Le Castella

Nous repartons rapidement le lendemain en direction de Le Castella.
La première nuit nous avons pris place le long du port de pêcheur car selon nos différentes sources (livre et internet), l’entrée dans la marina était peu profonde et méritée une approche maîtrisée.

Malheureusement, nous avions pris l’emplacement d’un des bateaux de pêche qui a dû s’amarrer à couple alors que nous étions partis visités la bourgade.
Etant arrivés en fin d’après-midi avec bon nombre de pêcheurs, nous pensions ne pas gêner. Le port est public, a priori pas de règle particulière ou d’emplacements privilégiés (nous ne payons cependant pas les impôts italiens donc pas vraiment envie de contrarier les pêcheurs locaux qui ont un métier pas toujours facile).
Mais à 22 heures, à notre retour de balade, le pêcheur privé de son espace habituel, nous a expliqué le problème et nous lui avons promis de bouger Avocet le lendemain jusqu’à la Marina.

Nous avions entre temps vu qu’un Océanis 50  se trouvait dans la dite-Marina et que nous avions donc toutes les chances de pouvoir y amarrer Avocet également…
le pêcheur nous confirmant que nous n’aurions pas de problème…
Nous étions donc enthousiaste d’autant plus que ce que nous avions découvert de ce petit village nous plaisait énormément et que nous voulions y passer quelques jours.

Chose promise, chose due… Le lendemain nous larguons les amarres du quai de pêcheurs et tentons de maîtriser la passe de la Marina Ciro.
Bien sûr ce qui devait arriver, arriva… Nous avions à peine fait 10 mètres dans la passe que nous talonnions sur 1 rocher qui se trouvait au beau milieu de l’entrée… Très difficile à repérer car les eaux devenaient très troubles à l’entrée de la Marina.
Nous n’avancions cependant pas très vite (la méfiance était malgré tout de rigueur).
Heureusement un petit bateau de pêcheur, arrivant au même moment, nous indique comment pénétrer dans la Marina sans risquer de cogner une fois de plus.
15 minutes après, Avocet était amarré !
Victoire. La first mate était encore une fois passé très prêt de la crise cardiaque mais finalement, tout s’est bien fini.
Nous avons donc consacré les deux jours suivants à la visite de la ville et dégusté à nouveau de merveilleuses pizzas.

Cependant, quand on aime, on ne compte pas et quand nous sommes partis 3 jours après, nous avons à nouveau fait talonner Avocet en sortant (j’en vois qui rigolent… ce n’était malheureusement pas sur les mêmes rochers…). Heureusement, le Capitaine gardant son calme légendaire a victorieusement triomphé de ce nouvel obstacle alors que la first mate marmonnait qu’on ne l’y reprendrait plus !!

Arrivée à Corfou Town


Mouillage tranquille au pied de la citadelle

Apéro bien mérité












C'est nous tout là-bas...

Pas de doutes, on est en Grèce



Dimanche 28 Avril / Lundi 29 avril : Le Castella -> Syracuse

Un arrêt était prévu à Catanzaro mais vu les péripéties de la veille, nous n’avons pas voulu réitéré l’expérience de toucher le fond sur cette marina apparemment nouvelle et très ensablée.
La traversé vers la Sicile a donc été avancée et la 1ère navigation de nuit avec elle !!!!